Courrier des lecteurs

Quand le minuscule crèe la polémique

publié le 25 août 2019 , par Claude Vercey dans Accueil> Repérage

 
 

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Les polémiques sont comme les feux de forêts de l’été. Souvent elles éclatent là où on ne les attendait pas. Ainsi, de mon compte-rendu – I.D n° 836, intitulé Grandeur du minuscule, - du livre de Patricia Castex Menier : Chroniques incertaines, et peut-être plus encore du courriel par lequel j’annonçais sa mise en ligne et présentais la lecture de ce livre comme ‌Une manière de trêve […] où plutôt que de faire écho aux grands bouleversements de la planète, on s’intéresse au minuscule, à l’anodin, au trop familier.

Proposition certainement insupportable : Léon Cobra a pris feu. On lira sa réaction. On est en droit de s’étonner de l’assimilation, on ne peut plus cavalière, de l’insurrection à la mode soixante-huitarde à une défense de la planète, laquelle si l’on y songe un peu, passe par la défense de ses minuscules que sont les abeilles, les vers de terre ou les lucioles. Mais c’est Jacmo qui a décidé de répondre, je n’empiéterai pas davantage sur sa parole.

Léon Cobra : Courriel du 17 août 2019

 « plutôt que de faire écho aux grands bouleversements de la planète, on s’intéresse au minuscule, à l’anodin, au trop familier ».
 
Voilà tout ce qui nous sépare, chers chroniqueurs de DECHARGE. Je reste quant à moi fidèle à la devise de Lawrence Ferlinghetti et de la Beat Generation : Poésie, art de l’insurrection !
Je regrette bien sincèrement que votre revue se complaise dans de telles citations. Il est loin le temps où Jacques Morin se battait contre les Racket de l’édition et la poésie de pacotille.
La planète vous remercie...Quel gâchis !!!
 
Vivez heureux, savourez le minuscule.
 
Le Serpent à plume
Léon Cobra.

La réponse de Jacmo :

Je commence par saluer Léon Cobra, compagnon des années 70, autour de sa revue Le Tréponème bleu pâle, symbolique de la période baba cool de l’après 68 et qui garde les excellentes références de l’époque. Qu’il reproche à Claude Vercey de s’intéresser à une poésie qui lui semble mineure pourrait paraître juste si son travail d’investigation de la poésie contemporaine s’arrêtait là et se cantonnait à cette nuance particulière. Or, il n’est que de lire le quantième de la chronique en question (I.D n° 836) pour se rendre compte d’évidence que Claude Vercey balaie le plus largement possible la palette d’une diversité étonnante et d’une richesse absolue de la poésie française d’aujourd’hui. Que sur cet ensemble, dans sa multiplicité, certaines tonalités ne conviennent pas à telle sensibilité particulière trop éloignée des grandes causes sociétales, cela reste probable, voire inévitable. Mais la lutte contre le Racket de l’édition date de 1979, même si je reste fidèle à ce combat encore à présent. Si je m’en étais tenu là, sans doute Décharge n’aurait pas existé et tout ce que cela a pu engendrer depuis bientôt 40 ans.

Jacmo


Repères : sur Le Tréponème bleu pâle, de Léon Cobra : voir le Repérage du 24 Juin 2015.

 

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